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Ma chère petite amie,
Moi aussi, j´étais bien
étonnée. Je ne savais plus que penser. Depuis que vous étiez partie, je n´avais rien reçu de vous, pas même un tout petit mot pour me dire que vous vous portiez bien.
J’étais même, à vrai dire, un peu inquiète et voulais vous écrire, à la fin, car je ne pouvais pas penser que vous m´aviez oubliée. Vous m’avez devancé
d’un jour. Votre petite lettre, qui m’est parvenue, il y a une semaine, ne me dit rien, ne m´explique rien. Mais en fin c´est une lettre de vous. Et je vous remercie.
D’où sortez vous, ô revenante ? Et que vous est-il donc arrivé, de ne pas m’écrire pendant si longtemps.
Trop amusée, peut-être ? Ou trop paresseuse ? J’aime à croire que la première hypothèse soit juste soit parce que je serai bien contente d´apprendre que
vous vous êtes amusée beaucoup cet été à Anzio, soit parce que ce serait une fort bonne excuse à votre silence. Votre paresse, je ne pourrais l’excuser qu´avec une avalanche de lettres à partir de
maintenant. Je vous envoie ma lettre à Rome où, je pense, l’on se chargera de la faire suivre. Je ne sais où vous êtes et votre
lettre ne me dit rien. J’imagine que vous vous trouvez à Grottaferrata. Mais est-elle juste ma supposition ?
Mes salutations à tout le monde chez vous. Mes respects à votre mère et bien de chose pour vous
Delia de Clementi
[1]
[1] ) (Professoressa di francese di Gabriella)
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